Coup de coeur

Publié le par Bertrand

Philippe Val est rédacteur en chef de Charlie Hebdo et je l'admire. Ce type pond chaque semaine des éditos formidables dont je recommande la lecture à tout le monde, et surtout aux adhérents du FN.

Et là, je tombe en émoi devant ceci :

 

"Une religion sans le cléricalisme, ce n’est pas grand chose. C’est Paul Valéry qui disait que ce qui a de plus profond dans l’homme, c’est la peau. Dans la religion, le clergé a du sens. Il incarne la religion, il est la religion. Il est son épiderme, mais aussi sa profondeur. Il y a toujours une tentation chez le clergé, quel qu’il soit, d’être attiré par le pouvoir, comme un papillon de nuit par la lumière. C’est à la Démocratie de savoir sans arrêt inventer les contre-feux pour parer à cela. Ce que je reproche à la démocratie d’aujourd’hui, c’est qu’elle n’a plus envie d’inventer des contre-feux à ces entités que rien ne justifie que la façon dont on y croit. C’est vrai pour les divinités, c’est vrai pour les nations. La nation, c’est un cadre, un moment important, à l’intérieur duquel on peut produire du droit. Ça se confond parfois, pas toujours, avec l’état, pas toujours mais très souvent, les états-nations, comme on dit. Et tout d’un coup, on tombe amoureux du cadre. Mais il ne faut pas tomber amoureux du cadre, comme les gens le font en ce moment avec le foot. Ce qui est important, c’est ce qui a dans le tableau. La divinisation du cadre, c’est toujours la figure du père, une figure oedipienne : la nation, dieu, etc. Les autorités surmoïques... C’est horrible. Les gens se soumettent au fouet. C’est vrai pour n’importe qui, les Chrétiens, les Musulmans, les nationaux. La diversité humaine n’est pas liée à l’origine ethnique ou religieuse, elle n’est pas liée à l’origine ; elle est liée à la personnalité, à la richesse des gens. J’aime bien que toutes les langues puissent dire le monde et plus il y en a mieux ça vaut... Mais la diversité, ce n’est pas de faire une musique différente de celle de son voisin ; elle sera toujours différente. Affirmer la différence, ce n’est pas créer de la différence. La différence, elle se crée d’elle même. C’est comme le style en littérature. L’écrivain qui ne pense qu’à son style, est un faiseur. Le style est quelque chose qu’on oublie quand on commence à écrire mais qui s’exprime dans l’écriture. Mais si on le travaille, si on le forge, on obtient quelque chose de différent. La diversité, c’est pareil, elle s’exprime dans la nature humaine. Si on cultive la différence, on est un con, forcément ! On est un mauvais poète, un mauvais musicien, un mauvais citoyen."

Je n'ai rien à rajouter, sinon que ça fait plaisir de savoir que des hommes aussi admirables existent !

Publié dans 400coups

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