Coup d'amour
Attention, voici un petit bijou !
Voici une BD que j'ai achetée parce que je trouvais que le titre était très très beau. Je ne savais pas à quoi m'attendre, et j'ai été très très agréablement surpris.
"Douze raisons de l'aimer"... Analysons le titre pour commencer : c'est énorme ! Mettre côte à côte la raison et l'amour, faut oser ! Penser que l'amour peut être raisonné, c'est tout simplement aberrant. L'amour n'est en aucun cas raisonnable, et est impossible à expliquer en général. Demandez à n'importe qui de vous expliquer concrètement et objectivement pourquoi il (ou elle) aime son (ou sa) partenaire. On tombe tout de suite dans le subjectif. Il est impossible d'expliquer pourquoi on aime une personne, on l'aime, c'est tout.
Alors que veut dire ce titre ? Toute l'énigme, toute la promesse tenue dans ces quelques mots m'a attiré.
Et c'est à l'intérieur que tout s'explique. Ou pas. Et d'ailleurs, pourquoi 12 raisons ? Pourquoi pas 100 ? Pourquoi pas 13 ? Parce que ça porte malheur ?
Non, 12 est un chiffre parfait pour le rythme de cet album. Il a ce côté un peu bancal que n'a pas le 10, bien trop carré. Il n'est pas symétrique comme le 11. Il n'est pas mystique comme le 7. Non, 12, c'est bien.
Alors pour ce qui est de l'intérieur, il s'agit de petites séquences de vie, allant de la rencontre entre les deux personnages jusqu'à... jusqu'où en fait ? On ne le sait pas. Car ce qui est troublant dans cet album, c'est qu'il n'est pas linéaire. Les 12 saynètes sont présentées dans un ordre qui n'en est pas un, car l'amour se fiche de l'ordre. Ce n'est pas anarchique pour autant. C'est un peu comme si on demandait aux personnages de nous expliquer pourquoi ils s'aiment. Ils nous raconteraient ces anecdotes dans cet ordre, parce que ça leur revient comme ça, sans plus.
Quant à la narration, elle est voluptueuse, aérienne (et aérée), faite de silences et d'ombres et de lumières. On lit cette BD comme on ondulerait sur des vagues. Il y a une très grande poésie dans la mise en page, on est bercé par le rythme quasi-musical (ce n'est pas un hasard si chaque saynète est portée par une chanson d'amour) des pages. Tout est très lisible, très pudique aussi.
Le dessin en noir et blanc est bien réalisé, quoique typiquement américain dans la forme.
Quant au fond, il explique formidablement qu'un homme et une femme peuvent s'aimer tout en étant agacés du comportement de l'autre. Tout n'est pas tout rose dans ce livre, ils s'engueulent, se quittent, se tombent dans les bras, se moquent l'un de l'autre, et c'est justement pour ça qu'ils s'aiment !
Parce que merde ! C'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec une personne qu'on ne peut pas l'aimer !
Je ne peux que vous conseiller cet album, qui est déjà dans mon coeur l'un des meilleurs de l'année.
Voici une BD que j'ai achetée parce que je trouvais que le titre était très très beau. Je ne savais pas à quoi m'attendre, et j'ai été très très agréablement surpris.
"Douze raisons de l'aimer"... Analysons le titre pour commencer : c'est énorme ! Mettre côte à côte la raison et l'amour, faut oser ! Penser que l'amour peut être raisonné, c'est tout simplement aberrant. L'amour n'est en aucun cas raisonnable, et est impossible à expliquer en général. Demandez à n'importe qui de vous expliquer concrètement et objectivement pourquoi il (ou elle) aime son (ou sa) partenaire. On tombe tout de suite dans le subjectif. Il est impossible d'expliquer pourquoi on aime une personne, on l'aime, c'est tout.
Alors que veut dire ce titre ? Toute l'énigme, toute la promesse tenue dans ces quelques mots m'a attiré.
Et c'est à l'intérieur que tout s'explique. Ou pas. Et d'ailleurs, pourquoi 12 raisons ? Pourquoi pas 100 ? Pourquoi pas 13 ? Parce que ça porte malheur ?
Non, 12 est un chiffre parfait pour le rythme de cet album. Il a ce côté un peu bancal que n'a pas le 10, bien trop carré. Il n'est pas symétrique comme le 11. Il n'est pas mystique comme le 7. Non, 12, c'est bien.
Alors pour ce qui est de l'intérieur, il s'agit de petites séquences de vie, allant de la rencontre entre les deux personnages jusqu'à... jusqu'où en fait ? On ne le sait pas. Car ce qui est troublant dans cet album, c'est qu'il n'est pas linéaire. Les 12 saynètes sont présentées dans un ordre qui n'en est pas un, car l'amour se fiche de l'ordre. Ce n'est pas anarchique pour autant. C'est un peu comme si on demandait aux personnages de nous expliquer pourquoi ils s'aiment. Ils nous raconteraient ces anecdotes dans cet ordre, parce que ça leur revient comme ça, sans plus.
Quant à la narration, elle est voluptueuse, aérienne (et aérée), faite de silences et d'ombres et de lumières. On lit cette BD comme on ondulerait sur des vagues. Il y a une très grande poésie dans la mise en page, on est bercé par le rythme quasi-musical (ce n'est pas un hasard si chaque saynète est portée par une chanson d'amour) des pages. Tout est très lisible, très pudique aussi.
Le dessin en noir et blanc est bien réalisé, quoique typiquement américain dans la forme.
Quant au fond, il explique formidablement qu'un homme et une femme peuvent s'aimer tout en étant agacés du comportement de l'autre. Tout n'est pas tout rose dans ce livre, ils s'engueulent, se quittent, se tombent dans les bras, se moquent l'un de l'autre, et c'est justement pour ça qu'ils s'aiment !
Parce que merde ! C'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec une personne qu'on ne peut pas l'aimer !
Je ne peux que vous conseiller cet album, qui est déjà dans mon coeur l'un des meilleurs de l'année.